Ouvrier, journaliste, fouriériste et coopérateur français. 

Ouvrier chapelier puis typographe, Charles-Mathieu Limousin s'installe à Paris vers 1860. À la suite de son père Antoine, ouvrier passementier fouriériste, Charles s'engage dans le mouvement ouvrier. En 1865, il succède à son père au secrétariat du bureau parisien de l'Association Internationale des Travailleurs (A.I.T.) créée à Londres en 1864. Il représente la mouvance fouriériste du mouvement ouvrier en France et dirige La Tribune ouvrière, journal de tendance fouriériste. Limousin se tourne vers le journalisme et collabore à des publications du mouvement coopératif et mutualiste, ainsi qu'à divers journaux généralistes parisiens. Limousin abandonne son rôle au sein de l’A.I.T. en 1866. Il devient franc-maçon en 1869. Il se rallie – tardivement – à la Commune de Paris en 1871. Fouriériste « garantiste », il compte davantage sur les société coopératives et les mutuelles que sur les essais de phalanstère pour transformer la société. Il rédige en ce sens le Bulletin du mouvement social (1872-1879) puis la Revue du mouvement social (1880-1887). Il effectue un voyage d'études sur les coopératives à l'Exposition universelle de Philadelphie en 1876. Limousin est aussi un militant pacifiste et un promoteur de l'éducation populaire au sein de la Ligue de l'enseignement de Jean Macé. Limousin visite le Familistère de Guise le 24 juillet 1881. Il publie en septembre 1881 deux articles, dans la Revue du mouvement social et le Journal des économistes, qui louent le Familistère en insistant sur la différence de celui-ci avec le phalanstère et sur l'abîme qui sépare les idées de Fourier et de Godin. Les articles contiennent des appréciations sur le fondateur, le Palais social et l'Association coopérative, qui irritent Godin. L'industriel publie en novembre 1881 une critique des articles de Limousin dans le Journal des économistes et dans Le Devoir, le journal du Familistère. En 1903, Limousin fonde L'Acacia, revue d'études et d'action maçonniques, sociales et philosophiques, qu'il dirige jusqu'à la fin de sa vie.